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L’importance des dividendes encore et toujours selon George Ross Goobey

« Ma devise : Les meilleurs résultats possibles. »

— En hommage à George Ross Goobey

Nos lecteurs se souviennent peut-être qu’en 2011, à la suite de la grande crise financière, et à nouveau en 2016, nous avons rédigé des articles sur l’importance des actions qui versent des dividendes. À l’époque, nous avions exprimé la nécessité d’utiliser les dividendes comme partie de solution de revenu dans un contexte de rendement ultra-faible. Le message clé ne consistait pas à rechercher les actions les plus rentables, mais plutôt celles qui versaient des dividendes stables et croissants. Il nous semblait alors que les conditions des obligations d’État des marchés développés ne pouvaient pas empirer puisque le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans, tombé à 1,56 %, approchait son plus bas niveau historique, au moment même où, ailleurs dans le monde, des obligations d’État de marchés développés d’une valeur approximative de 13 000 milliards de dollars américains affichaient des rendements négatifs.

 Quatre ans plus tard, le taux des obligations à 10 ans a chuté sous ces planchers records, s’établissant à 0,50 %, avant de rebondir légèrement jusqu’à 0,95 % au moment d’écrire ces lignes. Les titres de créance mondiaux à rendement négatif ont augmenté de 30 % pour atteindre un sommet historique d’environ 17 000 milliards de dollars américains, à l’heure où, partout sur la planète, les gouvernements et les banques centrales accroissent leurs bilans dans le but de stimuler la croissance économique.

Rendement des obligations d’État à 10 ans

Depuis 2014

Ce graphique compare les taux des obligations d’État à 10 ans de plusieurs pays, de 2014 à aujourd’hui. Les pays indiqués sont le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon et l’Allemagne. On remarque que, dans ces cinq pays, les rendements ont chuté pour s’établir à moins de 1 %.

Sources : Gestion de placements Manuvie, Bloomberg, au 30 novembre 2020

Valeur marchande des titres de créance mondiaux à rendement négatif (en $ US)

Depuis 2013

Voici un graphique qui montre la valeur marchande en dollars américains des titres de créance mondiaux affichant un rendement négatif, de 2013 à 2020. Cette valeur augmente depuis le milieu de 2014 et elle a atteint un sommet record d’environ 17 000 milliards de dollars en 2020.

Sources : Gestion de placements Manuvie, Bloomberg, au 30 novembre 2020

Au cours des 10 prochaines années, tous les baby-boomers auront 65 ans ou plus. Selon le gouvernement de l’Ontario, la cohorte des 65 ans et plus dans cette province croît au rythme de 3,3 % par année. Le financement de la retraite dans ce contexte de faible rendement des obligations pourrait être le plus grand risque auquel ces retraités seront exposés, car les épargnants doivent être conscients des rendements nécessaires au provisionnement de leurs rentrées de fonds à la retraite. Il n’y a pas que les régimes de retraite qui doivent faire appel à des stratégies d’investissements guidés par le passif (IGP); c’est aussi le cas des particuliers qui épargnent pour la retraite ou qui sont déjà retraités. Les stratégies d’IGP peuvent être complexes, mais dans leur forme la plus simple, la stratégie de placement ou la répartition de l’actif est axée sur les flux de trésorerie nécessaires au financement des engagements futurs, spécifiquement les dépenses d’un particulier à la retraite.

 Bien des épargnants n’ont jamais entendu parler de George Ross Goobey, mais ceux qui le connaissent savent qu’il a révolutionné le secteur des régimes de retraite. Dans les années 1950, alors qu’il était gestionnaire du régime de retraite de la société britannique Imperial Tobacco, M. Goobey a convaincu le conseil d’administration du régime de placer la totalité de la caisse de retraite d’Imperial Tobacco dans des actions, avançant que les placements boursiers constituaient une politique appropriée pour les caisses de retraite. Il se fondait sur le fait qu’à l’époque, les rendements en dividendes étaient plus élevés que les taux obligataires, anticipant avec raison que les dividendes augmenteraient avec le temps, soutenus par la croissance sous-jacente de l’économie britannique durant une période d’inflation à la hausse. Son rôle prédominant dans le virage généralisé qu’ont pris les caisses de retraite, qui ont ainsi cessé d’investir principalement dans les titres à revenu fixe pour se tourner vers les placements boursiers, dénommé le « culte des actions », a fait de lui l’un des investisseurs les plus influents du Royaume-Uni. Nous soulevons ce point non seulement pour rendre hommage à M. Goobey pour son travail, mais aussi pour établir un parallèle entre l’environnement d’alors et celui d’aujourd’hui. Par exemple, en 1956, les obligations du Trésor américain à 10 ans dégageaient un taux moyen de 2,05 %, alors que de nos jours, ces mêmes obligations rapportent 0,95 %.

 Le taux courant d’une obligation représente généralement le rendement annuel qu’un épargnant peut espérer obtenir pendant la durée de l’obligation. Pour les épargnants d’aujourd’hui en quête de revenu, un taux de 0,95 % par année pour les 10 prochaines années est nettement inférieur au rendement dont ils ont besoin, particulièrement une fois l’inflation et les impôts pris en compte. Par exemple, si nous supposons un taux d’inflation de 2 % et un taux d’imposition de 40 %, un particulier doit obtenir un rendement de 3,3 % par année, ne serait-ce que pour préserver son pouvoir d’achat d’une année à l’autre.

 M. Goobey estimait que la surpondération des obligations gouvernementales posait deux grands risques. D’abord, le risque que les taux augmentent puisque l’inflation était en hausse. Advenant une telle augmentation, les titres à revenu fixe de la caisse de retraite auraient alors affiché des rendements négatifs. Ensuite, le fait que les taux offerts par les obligations d’État ne permettaient pas à la caisse de retraite de répondre à ses engagements futurs. Nous nous retrouvons très probablement avec exactement les mêmes problèmes aujourd’hui.

 Un régime de retraite, ou un particulier, pourrait se contenter d’investir dans des obligations d’État pour produire un revenu de retraite. Toutefois, étant donné que les besoins de revenu futurs seront touchés par l’inflation et que les taux obligataires actuels peuvent ne pas tenir compte de l’inflation future ou offrir une protection adéquate, nous nous devons d’obtenir les meilleurs résultats possibles. Pour M. Goobey, la solution consistait à investir dans des actions donnant droit à des dividendes. Il suggérait de changer complètement la répartition de l’actif de la caisse de retraite; au milieu des années 1950, l’ensemble du portefeuille d’obligations avait ainsi été remplacé par un portefeuille d’actions.

 Le principe est très simple. Même si les obligations offrent certaines garanties de revenu sous forme de coupons et de remboursements du principal, elles offrent aussi la certitude (pour la plupart) qu’un investisseur ne recevra jamais un revenu supérieur à celui du coupon (en supposant l’absence de gains en capital). En revanche, même s’il n’existe aucune garantie que la société augmentera voire maintiendra le dividende de son action, c’est tout de même probable. Et les sociétés tendent à pouvoir exercer un certain contrôle sur le cours de leur action et peuvent, avec le temps, le faire progresser, stimulant du même coup la croissance des bénéfices qui peut au moins suivre le rythme de l’inflation.

 Il ne suffit pas non plus de chercher le rendement en dividendes le plus élevé. Les sociétés affichant un dividende élevé comportent un risque du fait qu’elles peuvent réduire leur dividende ou que le rendement supérieur de celui-ci résulte d’une baisse du cours de l’action. Dans les deux cas, il peut être préférable d’éviter d’investir dans de telles entreprises. M. Goobey avait aussi souligné l’erreur qui consistait à évaluer les actions à dividendes en se limitant au rendement en dividendes actuel. « Le calcul du rendement d’une action ordinaire n’est pas simple, mais on utilise un moyen très simple qui, selon moi, donne une fausse impression1. » M. Goobey minimise ainsi l’importance du rendement actuel d’une action pour en estimer plutôt le revenu potentiel au cours des 30 à 40 prochaines années et le comparer à son cours actuel. Autrement dit, il préfère les titres dont le dividende est en croissance.

 Par exemple, supposons que l’action de la société X présente actuellement un rendement en dividendes de 2,5 %. Si la société X augmente son dividende à un taux annuel de 12 %, le rendement par rapport au coût doublera pour atteindre 5 % en 6 ans. Beaucoup de sociétés s’inscrivent dans cette catégorie. En fait, il n’est pas difficile de trouver des sociétés qui versent des dividendes réguliers depuis plus de 100 ans et qui les augmentent chaque année depuis plus de 25 ans.

 En consultant Bloomberg, nous avons dépouillé l’indice S&P/TSX pour trouver les sociétés dont les dividendes affichent un taux de croissance sur 5 ans de 10 % ou plus et un ratio de distribution maximal de 70 %. L’échantillon a fait l’objet de calculs a posteriori et a été rééquilibré tous les trimestres sur une période de 10 ans se terminant le 30 septembre 2020. Le modèle affiche un rendement annualisé sur 10 ans de 7,65 %, tandis que l’indice composé S&P/TSX inscrivait un rendement de 4,92 % au cours de la même période. Ces résultats supposent que tous les dividendes sont versés et non réinvestis.

Modèle de croissance des dividendes de Stratégie des marchés des capitaux
 vs indice composé S&P/TSX

Rendement cumulatif (de 2010 à 2020)

Ce graphique compare notre modèle de croissance des dividendes au rendement cumulatif de l’indice composé S&P/TSX de 2010 à 2020. Il existe une forte corrélation entre l’orientation des deux puisque le modèle et l’indice indiquent une augmentation globale sur 12 mois de 2011 à 2020.

Sources : Gestion de placements Manuvie, Bloomberg, au 30 septembre 2020

Même s’il peut sembler évident qu’il suffit d’acheter et de conserver les titres des sociétés faisant partie de l’échantillon, un certain discernement s’impose en raison de la liquidité, de la diversification et des évaluations. Le modèle ne compte actuellement que 24 sociétés qui répondent aux critères de notre échantillonnage et qui possèdent une capitalisation boursière médiane d’environ 4 milliards de dollars canadiens. La croissance des dividendes combinée à un ratio de distribution approprié est un bon moyen de déceler des entreprises de qualité, mais les évaluations doivent aussi être prises en compte. La recherche de rendement a poussé les évaluations de certaines sociétés bien au-delà des niveaux qui en rendent l’acquisition intéressante. Le prix d’achat et le prix de vente demeurent tout aussi importants que l’acquisition d’entreprises de qualité.

 À l’heure actuelle, nous devons composer avec le vieillissement de la population en Amérique du Nord, au Japon et en Europe et avec l’augmentation du nombre de particuliers qui sont retraités ou sur le point de l’être. Le besoin de revenu est primordial. Malheureusement, nous nous trouvons également dans une situation où les obligations d’État offrent des rendements faibles, et peut-être beaucoup trop faibles pour offrir un revenu de retraite adéquat. De plus, si les taux augmentent (ce qui est probable au fil du temps), une pression s’exercera sur les cours obligataires, comme cela s’est produit dans les années 1950 et au cours des 30 années suivantes. M. Goobey avait compris le problème et l’avait résolu grâce aux actions qui donnent droit à des dividendes. Étant donné qu’un plus grand nombre de sociétés n’hésitent pas à offrir aux actionnaires des remboursements de capital sous forme de hausse de dividendes (ou dans certains cas, de rachats d’actions), les épargnants voudront peut-être également se tourner vers les dividendes, et particulièrement les dividendes croissants.

 Kevin Headland

Stratège principal des placements

 1 https://www.pensionsarchive.org.uk/27/text/27/files/Autum_Conference.pdf

https://advisorcafe.ca/accueil

www.manuvie.ca/accessibilite

L’augmentation des taux d’intérêt entraîne généralement la diminution des cours obligataires. Plus la durée moyenne des obligations détenues dans un fonds est longue, plus le fonds risque d’être sensible aux fluctuations des taux d’intérêt. Le rendement d’un fonds fluctue en fonction de la variation des taux d’intérêt.

Le risque de change s’entend du risque que la fluctuation des taux de change ait un effet négatif sur la valeur des placements détenus dans un fonds.

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